Scritta da: Silvana Stremiz
On aura vu aussi ces femmes - en rêve ou non,
mais toujours dans les enclos vagues de la nuit -
sous leurs crinières de jument, fougueuses,
avec de long yeux tendres à lustre de cuir,
non pas la viande offerte à ces nouveaux étals de toile,
bon marché, quotidienne, à bâfrer seul entre deux draps,
mais l'animale soeur qui se dérobe et se devine,
encore moins distincte de ses boucles, de ses dentelles
que l'onduleuse vague ne l'est de l'écume,
le fauve souple dont tous sont chasseurs
et que le mieux armé n'atteint jamais
parce qu'elle est cachée plus profond dans son propre corps
qu'il ne peut pénétrer - rugirait-il d'un prétendu triomphe -,
parce qu'elle est seulement comme le seuil
de son propre jardin,
ou une faille dans la nuit
incapable d'en ébranler le mur, ou un piège
à saveur de fruit ruisselant, un fruit,
mais qui aurait un regard - et des larmes.

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